Le réveil se révèle plus compliqué que prévu faute à des aboiements de chiens errants qui nous ont empêché de fermer l’oeil avant plusieurs heures. 5H15 et voilà le ciel qui commence a s’éclaircir avec les premiers rayons de soleil, plus matinaux que prévus.
Nous commençons notre marche vers l’accès le plus proche de la muraille, à moins de 15 minutes à pied de notre hôtel. Les billets d’entrée, à 60Y soit environ 8 euros, ne sont en vente qu’à l’ouverture officielle, à 8h, mais cela ne nous empêche pas de franchir l’entrée en l’absence de gardien. Nous savons que plus tard sur la Muraille un garde nous demandera de régler les entrées. La Muraille est contrôlée mais il est possible d’y dormir dans une tente comme certains le font malgré l’interdiction, tant l’édifice est immense (plus de 6 000 km, une dernière étude en 2012 parle même de plus de 21 000km, en comptant les parties détruites).
Pour parvenir jusqu’à une des tours de la Muraille nous commençons notre ascension qui durera 40 minutes. Petit topo historique : la Muraille date de plus de 2000 ans et a été conçue en l’espace de dix ans seulement par des centaines de milliers d’hommes.
Sa visibilité depuis l’espace reste un mystère, certains astronautes l’ayant vu alors que d’autres le démentent, surtout que la Muraille n’est pas plus large qu’une autoroute.
A 6h45 nous voici donc sur notre troisième merveille du monde visitée après le Macchu Picchu et le Taj Mahal. Le soleil est encore haut et la lumière est magnifique. Climat agréable et situation au top : nous sommes les seuls à perte de vue ! C’est l’avantage d’avoir dormi sur place. Les touristes venant de Pékin pour la journée n’arriveront pas avant 9h au plus tôt, d’autant que nous sommes sur un tronçon qui ne sert pas de départ habituellement, donc pas fréquenté. L’autre avantage est d’avoir le soleil dans le dos, plus agréable et plus plaisant pour admirer le panorama.
A peine arrivés sur la Muraille, nous sommes éblouis par la beauté du lieu : une muraille qui serpente à travers les montagnes et qui semble infinie. Les zigzags que forme le mur avec les changements de direction à presque tous les postes de garde le fait fondre dans la nature. Nous imaginons le travail titanesque qu’a nécessité sa construction. Pourtant la Muraille n’est pas une forteresse ininterrompue. Dans les endroits les plus reculés et difficiles d’accès elle s’arrête pour laisser la montagne former naturellement des tronçons infranchissables. La Muraille est fortement vallonée. Ainsi il est possible de marcher sur des parties plates mais la plupart sont soit en montée soit en descente. L’exercice est périlleux lorsque le terrain devient presque impraticable, où la nature a repris ses droits. Les chaussures de marche sont ici obligatoires.
Nous progressons à notre rythme sur cette formidable construction humaine et nous profitons de tous les points de vue qui s’offrent à nous, d’autant que dix mètres de marche suffisent pour avoir un panorama différent. Nous savourons ce moment d’intimité avec cette merveille, où nous n’avons toujours croisé personne, excepté un vendeur ambulant qui se tient prêt à ravitailler les randonneurs. Nous croisons les premiers touristes seulement deux heures plus tard, une fois les portes officiellement ouvertes.
Au final, nous sommes restés trois heures dans ce magnifique environnement.
A notre descente jusqu’à l’entrée principale de Jinshanling, nous trouvons sans peine un taxi qui nous dépose dans une ville toute proche d’où nous prenons un taxi collectif pour nous conduire à la ville de Miyun avant de reprendre un bus direct pour Pékin. De retour dans la capitale vers 14h, nous nous baladons avant de retrouver la même auberge que nous avions quittée avant la Muraille, et où nous finirons notre séjour.
A 19h, nous partons pour le marché de nuit de Donghuamen. C’est un marché composé d’une unique allée où se vendent des mets classiques aux plus originaux, voire très spéciaux… Ce marché, essentiellement fréquenté par les touristes, permet aux plus gourmands – ou plus courageux – de goûter des plats peu en vogue dans nos contrée occidentales. Cela va des étoiles de mer en passant par des bébés requins (!), des serpents, des araignées, des scorpions, des vers, des larves et des chenilles. Un festin de protéines que nous trouvons loin d’être appétissant.
Mais comme les voyages sont synonymes de découvertes et d’aventures, nous nous prêtons au jeu de la dégustation, avec ce qui paraît le plus accessible : deux petits scorpions embrochés, fris et servis salés. Au final, pas de surprise, le goût est celui d’une friture, donc plutôt agréable et croustillant. Faute de saveur particulière avec cet apéritif nous nous attaquons cette fois à quelque chose de plus conséquent : une araignée qui ressemble à une petite mygale. Les pattes offrent des sensations similaires aux petits scorpions. Le corps et la tête sont quant à eux plus particuliers… D’une consistance caoutchouteuse, une certaine amertume me fait décrocher une légère grimace. L’expérience n’aura pas été si éprouvante que cela. Nous continuons notre diner par des plats plus classiques, toujours dans ce marché.
Conseils aux voyageurs
– Argent : ne vous fiez pas aux prix indiqués dans le marché de nuit, ils sont pour les touristes. Les locaux ne payent pas ce prix, tout est négociable.
– Depuis Pékin : vous pouvez contacter l’agence China Roads pour organiser une randonnée sur la muraille de Chine.