Nous y sommes. L’intérêt majeur de notre voyage prend forme aujourd’hui. Le trek de la vallée du Langtang est généralement composé de six ou sept jours de marche. Il peut ensuite être prolongé par le Tamang Heritage Trek, peu pratiqué mais pourtant très authentique avec des villages traditionnels tamang, ou ceux de Gosainkund (lacs sacrés) ou de l’Helambru.
Notre court séjour népalais nous a contraint à choisir uniquement celui de la vallée du Langtang, car le reste du voyage sera consacré à la Vallée de Katmandou et la réserve protégée de Chitwan.
Afin de respecter les paliers d’altitude recommandés, trois jours seront nécessaires pour arriver à Kyanjin Gompa, village perché à 3870m.
Tout au long du trek nous traverserons des petits villages, dont la plupart des maisons ont été transformées peu à peu en lodges pour randonneurs, proposant gîte et couvert et évitant ainsi aux marcheurs de planter une tente tous les soirs.
7h, nous voici sur le chemin pour Lama Hotel, notre village-étape du jour. Sur le dos, nos énormes sacs de voyage, que nous n’avons pas su correctement alléger. Entre le matériel photo, les vêtements nécessaires pour lutter contre le froid à venir, le sac de couchage, quelques vivres et deux litres d’eau, nous approchons certainement les 20kg chacun…
Il est possible de louer les services d’un porteur ou d’un guide, ce que nous avons totalement ignoré, à regret… Pour cette randonnée, un guide n’est pas indispensable dans la mesure où le chemin est facilement repérable mais il peut-être rassurant pour des raisons de sécurité pour les trekkeurs solitaires. Il permet également de gagner en proximité avec les locaux. Quand aux porteurs, il est utile de faire appel à leurs services lorsque le sac dépasse la quinzaine de kilos.
La marche commence gentiment à partir de la rivière qui traverse Syabru Besi, notre point de départ. Nous la longerons tout au long de la journée, et même du trek entier, ajoutant un perpétuel fond sonore, avec des cascades et des rapides.
Un début en douceur
Les premiers kilomètres nous font traverser la forêt où apparaissent la seule faune visible de la journée, des langurs à face blanche, des gros singes, assez craintifs. Ce seront les seuls animaux de la journée. Pas de trace du panda roux, cousin éloigné du panda blanc et noir, et qui ressemble davantage à un mélange entre un renard et un furet. Cette espèce en voix d’extinction est une cible de choix pour les braconniers qui sévissent dans la région. Il y a quelques mois, un panda mort a été retrouvé dans un bus local, destiné pour la Chine et sa médecine traditionnelle parfois controversée. Cette information nous a été rapportée par un guide rencontré dans le bus, Bino, qui accompagnera un Allemand durant tout le trek et qui deviendra peu à peu notre guide officieux, nous facilitant la négociation des lodges et nous divulguant des conseils avisés. Généralement sur le trek du Langtang, les passagers d’un même bus se rencontrent tout au long des jours de marche, notamment le soir, dans les maisons d’hôtes.
La marche progresse, les muscles sont de plus en plus sollicités mais la première partie du trek est bien gérée, jusqu’à Bamboo Lodge, qui est un ensemble d’auberges où les randonneurs trouvent ici du réconfort avec du thé ou des mets sucrés et salés, comme l’est tout autant l’addition. Même le prix de l’eau frise l’indécence, 150 R (1,20 €), soit 10 fois plus chère qu’à Katmandou. Heureusement, nous avons prévu gourdes et pastilles purifiantes.
Des sacs lourds comme un fardeau
Après une pause de 30 minutes, nous reprenons le chemin de Lama Hotel, où le sentier se complique peu à peu, avec des montées abruptes qui sont suivies de descentes puis de nouvelles montées. Descendre pour remonter… La partie n’est pas gagnée… Quant aux paysages, ils alternent forêts montagneuses et rivière qui descend à eaux vives, que nous traversons à trois reprises grâce à des ponts suspendus métalliques qui vacillent à chaque passage mais dont la solidité n’est pas à craindre.
Les heures passent et l’exercice devient difficile, en particulier à cause de nos lourds sacs que nous maudissons. Nous regrettons de ne pas avoir été plus sélectifs, ou de ne pas avoir laissé certaines affaires à Katmandou. Nous verrons ce soir, une fois arrivés au lodge, si un porteur pourra nous aider pour les futures étapes de notre trek. En attendant, nous portons nos sacs comme un fardeau sur les chemins abruptes de cette première journée de randonnée.
Un grand soulagement s’empare de nous lorsque nous arrivons enfin à Lama Hotel, endroit constitué de quelques lodges, où la brume et l’humidité sembles omniprésentes et la lumière du jour pas assez pénétrante à cause de la forêt et des montagnes qui entourent le village.
Bye bye confort
Pour la douche, ce sera eau froide pour tous, le panneau solaire chargé de chauffer la réserve d’eau n’ayant pas pu bénéficier d’un grand ensoleillement aujourd’hui.
Le repas se fait dans une pièce collective en compagnie d’autres trekkeurs. Cette pièce à vivre est la seule chauffée, grâce à un poêle à bois. Moment de réconfort à une altitude de 2470 mètres, à une saison où l’hiver prend peu à peu ses aises. Nous commençons également à nous habituer à nous ravitailler en eau grâce un système de tuyaux mis en place plusieurs centaines de mètres plus haut, dans les montagnes, et acheminant une eau d’une fraicheur hivernale et parfois pas si claire ou avec de légers dépôts de sédiments. Pas très rassurés lors des premières gorgées nos pastilles filtrantes feront au final parfaitement le travail.
Conseils aux voyageurs :
– Sac de randonnée : alléger au mieux votre sac avant votre départ. Vous pouvez laisser certaines affaires à KTM, dans un hôtel.
– Pastilles purifiantes pour l’eau : les acheter à KTM. 150 R les 50 (1,2 €), beaucoup moins chères qu’en France. Efficacité testée, nous n’avons jamais eu de problème en buvant l’eau de source directement sortie des tuyaux, pendant tout le trek.
– Autres achats : acheter des fruits secs à Katmandou pour les coups de mou lors du trek.
– Sac de couchage : il peut être utile mais pas indispensable car tous les lodges proposent des couvertures. Vous pouvez en louer à Katmandou (80 R/j, soit 1 euro) ou même l’acheter (environ 30 € pour un sac de couchage -10°, selon leurs dires).
– Boissons : évitez d’acheter vos boissons le long du trek, à moins de redescendre vos bouteilles vides jusqu’à votre retour car les déchets sont généralement jetés dans la nature. Le mieux est de ne prendre que l’eau de source, avec les pastilles purifiantes.
– Déchets : minimisez vos déchet tant que possible et idéalement emmenez-les avec vous jusqu’au retour. Ici il n’y a pas de ramassage d’ordures…
– Hébergement : vous pouvez négocier la gratuité de l’hébergement à condition de prendre votre diner et votre petit-déjeuner dans l’établissement que vous choisirez, et cela dans tous les villages de la Vallée du Langtang, tout au long de votre trek.