C’est à l’occasion du Salon des blogueurs de voyage que nous avons pris la courte route, depuis Toulouse, vers l’Aveyron et plus particulièrement la ville de Millau, pour 3 jours riches en activités, en rencontres, en surprises mais aussi en travail, car il s’agit avant tout d’un salon professionnel.
Pourquoi un salon de blogueurs de voyage ?
Le WAT (We Are Travel, l’autre nom du salon) s’installe depuis cinq ans dans une région différente (Cannes, Bruxelles, Ajaccio et Saint-Malo) afin de réunir de nombreux blogueurs – 250 cette année ! – qui ont comme passion commune… les voyages évidemment !
Nous qui avons déjà accumulé pas mal de tampons sur nos passeports depuis dix ans, nous sommes comme des petits joueurs face à des voyageurs plus acharnés, aux profils très variés : des tourdumondistes, des digital nomades, des aventuriers adeptes de défis, des voyageurs-artistes, des grands sportifs, des influenceurs ayant déjà une grosse communauté sur internet…
Ce n’est pas un secret, le tourisme se développe massivement à l’échelle mondiale depuis quelques années, et internet est devenu la principale source d’informations pour préparer un voyage. La thématique de ce salon est la professionnalisation de l’activité de blogueur de voyage. En trois jours, le programme est chargé : une journée de blogtrip (un voyage de presse), deux matinées aux cours desquelles des conférenciers viendront parler de thématiques variées sur le voyage ou le blogging, deux après-midis permettant de rencontrer des professionnels du tourisme (agences de voyage, offices de tourisme, assureurs, startups…) avec le concept de speed-dating (10 minutes, pas plus !), et des soirées surprises préparés aux petits oignons par l’excellente équipe d’organisateurs.
Nous arrivons au magnifique domaine de Saint Estève, avec la vue sur l’immanquable Viaduc de Millau, la star locale, le dimanche en fin de journée et retrouvons sur place une bonne centaine de blogueurs. Une bonne partie a déjà quitté les lieux en direction de leur blogtrip du lendemain. Nous prenons nos quartiers dans notre petit chalet où nous cohabiterons avec Stefan et Charlie. Le pique-nique improvisé du soir permet de faire connaissance avec les autres blogueurs.
Les Causses, un terrain de jeux idéal
La région de l’Aveyron est propice aux activités de plein air et aux sports extrêmes grâce au Parc naturel régional des Grands Causses. Les causses sont des plateaux calcaires au relief constitué de falaises, de gorges (Tarn, Dourbie, Lot, Jonte…), de petites vallées (Durzon, Cernon…), mais aussi de vallées plus larges qui ont permis le développement de villes comme Millau, Saint-Affrique, Sévérac-le-Château… De quoi constituer un terrain de jeu idéal pour les amoureux de sports de plein air !
A 9h, effervescence et cafouillage sur le parking du domaine où une centaine de blogueurs doit trouver le minibus qui l’emmènera à son activité. C’est Ghislain, spécialiste d’activités outdoor, qui sera en charge de la montée de notre adrénaline durant la matinée, à travers un parcours de tyroliennes. Avec Delphine nous faisons connaissance avec nos compagnons de frissons : Cindy, Florine, Audrey et Mickaël et Florent. Une joyeuse équipe dont certains (pas de délation ici) sont venus pour dompter leur peur du vide.
Découvrir les Gorges de la Dourbie, le vide sous les pieds
A moins de 20 minutes du centre de Millau, nous voici arrivés dans les Gorges de la Dourbie où nous nous équipons d’un baudrier et d’un casque en direction de nos premiers frissons : une petite traversée de mise en jambes en tyrolienne, au-dessus de la rivière. Nous progressons en hauteur, en marchant, mais aussi – à notre grande surprise ! – en empruntant des tronçons de via ferrata, ces aménagements de rampes métalliques fixées à la roche permettant de grimper. Deux réactions possibles avant de s’adonner à cet exercice imprévu. Celle de l’optimiste : « Génial, des rampes permettant d’escalader plus facilement la paroi, et en plus nous sommes attachés sur la ligne de vie grâce à nos mousquetons ! » Et celle du pessimiste : « C’est normal que les rampes soient rouillées ? Et comment elles sont fixées dans la paroi ? Heu… y’a pas de rampe là, faut escalader à même la roche ? Le mousqueton, ok, mais si je tombe, il va glisser sur deux mètres à la vertical avant de stopper net, non ?! » Bon, j’exagère, on n’est pas dans les Dolomites, la via ferrata procure quelques frayeurs au début mais tout est bien sécurisé et la sérénité de Ghislain ne peut que se répercuter sur le groupe.
Crédit photo staarts.com
Crédit photo worldadventuredivers.com
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Crédit photo lesgrossacs.com
Malgré quelques embûches donc, rien ne nous arrête, ni les tyroliennes, ni la via ferrata ! Enfin… il reste encore quelques épreuves surprises : ponts suspendus, ponts de singe (un câble pour les pieds, un pour les bras) et ponts népalais (un câble pour les pieds et deux pour les bras). Ça vacille, ça tangue, ça tremblotte (je parle des câbles bien-sûr !), je croise des regards remplis de détresse au beau milieu d’un parcours (toujours pas de délation ici), mais au final tout se passe très bien. Les peurs sont surmontées, les montées d’adrénaline et les quelques chambrages nous ferons passer un excellent moment. Pour redescendre, deux longues tyroliennes, dont une supérieure à 200 mètres, nous permettent d’admirer les magnifiques paysages des alentours et même d’apercevoir au loin des vautours.
Crédit photo lesgrossacs.com
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Crédit photo worldadventuredivers.com
Crédit photo lesgrossacs.com
Crédit photo worldadventuredivers.com
Crédit photo staarts.com
Plus d’informations sur la tyrolienne à Millau
- Qui dois-je contacter pour faire de la tyrolienne à Millau ? Roc & Canyon.
- Combien ça va me couter ? A partir de 32 €.
- Combien de temps ça dure ? Environ 3 heures.
- Puis-je apporter mon appareil photo ou ma caméra ? Oui, à condition d’avoir un sac à dos ou une bandoulière car les deux mains sont nécessaires pour chaque exercice.
- J’ai le vertige, est-ce fait pour moi ? Un peu de montée d’adrénaline, ça fait toujours du bien ! L’activité vous permettra de surmonter une partie de votre peur, car ce n’est pas non plus insurmontable pour les personnes sujettes au vertige, d’autant que certaines tyroliennes sont très courtes avec peu de hauteur. De plus, le parcours est bien sécurisé et l’instructeur saura vous accompagner et vous rassurer.
- A quelle période de l’année puise-je venir ? Toute l’année, même s’il est plus agréable de venir en saison ensoleillée.
- Puis-je venir avec mes enfants ? Oui, à condition qu’ils fassent plus de 1m35.
S’envoyer en l’air au-dessus de Millau
Après une matinée au plus proche de la nature aveyronnaise, c’est au plus proche de la gastronomie aveyronnaise que nous nous sustentons dans le très agréable restaurant et bar à vin Au Jeu de Paume, situé dans le centre-ville de Millau. Le menu est copieux et nous n’aurons peut-être pas dû aller au bout de notre gourmandise car aucun créneau n’est prévu pour la digestion. Nos desserts sont avalés avec plus de précipitation que de dégustation, afin d’arriver le moins tard possible à notre point de rendez-vous pour la seconde activité de la journée : un vol en parapente !
Voler en parapente faisait évidemment parti de notre bucket list, nous avons donc sauté sur l’occasion (avant de sauter dans le vide) lorsque nous avons appris que le WAT proposait cette activité parmi les nombreux blogtrips. Nous retrouvons Florent de ce matin ainsi que deux autres blogueuses : Clo et Emma. Ça sera le baptême de l’air pour tout le monde.
Nous retrouvons nos trois instructeurs, Jeff, Léo et Antoine, cools comme des parapenteurs, qui nous informent que nous pourrons voler plus longtemps que ce matin, la chaleur et les courants d’air de l’après-midi étant généralement plus favorables à des longs vols.
Après une vingtaine de minutes de montée en minibus, nous arrivons sur le site de vol (il en existe 5 dans les environs de Millau). Les conditions climatiques sont idéales, nous découvrons la piste, au bord d’une falaise, et l’appréhension nous gagne gentiment. La décontraction et le professionnalisme de nos instructeurs nous met malgré tout en confiance. Avec Delphine, nous attendons la deuxième tournée alors que nos trois compères se préparent avec leur casque et leur sellette, le siège sur lequel on se pose une fois dans les airs. Les mousquetons sont vérifiés et l’instructeur commence à gonfler la voile à l’aide d’un collègue. Avec Delphine, nous observons les parapentes décoller en douceur, emportés par les vents ascendants, sans qu’il n’y ait finalement besoin de sauter de la falaise en courant comme je le craignais !
C’est comme lire un poème dans le ciel que d’observer ces voiles multicolores voltiger en douceur, se balançant latéralement au gré du vent, dans le silence offert par la nature environnante. Une fois les trois parapentes décollés, nous nous retrouvons tous les deux tout penaud… « Heu, comment ils vont faire pour remonter ? », « Je crois qu’ils ont dit de descendre leur van, non ? », « T’as les clés ?! », « J’crois qu’elles sont sur le contact ! » Et nous voilà au volant d’un minibus en essayant de retrouver le chemin vers notre point de départ, à leur cabanon d’accueil, sans permis de conduire sur nous. Ah ils sont cools les Aveyronnais !
Nous retrouvons nos amis blogueurs au point de rencontre, sourire au lèvres, même si la digestion n’a pas été simple pour tout le monde (j’ai dit pas de délation ici). C’est l’heure de la deuxième tournée, nous remontons sur le site de décollage et nous nous préparons, même si le temps commence à se couvrir.
Une fois paré à ma sellette et le vent engouffré dans la voile, Jeff me dit d’avancer en marchant lorsque soudain mes pieds ne touchent plus terre ! Un décollage vraiment en douceur. Une fois dans les airs, je m’assois confortablement sur ma sellette et commence à prendre la mesure de l’expérience. Le sol s’éloigne, les arbres rétrécissent et les jambes qui flottent dans les airs ne sont pas très rassurées de ne plus avoir d’appui. Par instinct, je tiens les sangles comme pour m’accrocher à quelque chose tant la sensation est inhabituelle et étrange. Comme un cocktail de sensations, entre une certaine sérénité avec la douceur de déplacement, un émerveillement devant le sentiment d’être un oiseau, une contemplation du panorama grandiose sur Millau et la nature qui l’entoure, mais aussi une humilité face à la météo et une vulnérabilité lorsque j’imagine qu’un gros coup de vent est capable de nous déporter. Pourtant, pas d’imprévus, Jeff gère sa voile et les vents avec une aisance déconcertante.
Par moments, nous prenons de la hauteur, et il est même techniquement possible de se reposer sur le site d’envol. D’ailleurs une des disciplines du parapente consiste à parcourir la plus longue distance, le record étant plus de 500 kilomètres parcourus ! Nous longeons une des falaises, emportés par un courant favorable, et les instructeurs s’amusent à se rapprocher et à faire toucher nos deux voiles tout en discutant comme le font deux collègues à la machine à café. « Ok les gars, maintenant que vous avez planifié votre soirée, on pourrait s’éloigner, ça serait bête que les sangles s’emmêlent, non ?! » Le vol nous fait surplomber Millau qui nous parait être une maquette vue de là. Après 20 minutes les jambes dans le vide, Jeff s’amuse à faire virevolter le parapente pour une petite montée d’adrénaline avant d’amorcer la descente vers un terrain dégagé. Du fait de l’inclinaison de la voile (contrairement à celle du parachute), l’atterrissage se fait tout en douceur.
Voler en parapente procure une sensation très particulière, mêlant un sentiment agréable à un sentiment de vulnérabilité, même si finalement le parapente semble très bien se contrôler. C’est donc ici que s’achève notre blogtrip qui nous a prouvé qu’en Averyon, le frisson n’est jamais très loin pour les esprits aventureux.
Renseignez-vous auprès de l’office de tourisme de l’Aveyron pour avoir des informations concernant les autres activités de plein air qu’il est possible de pratiquer dans la région comme : l’accro’roc, le canoé, la trottinette électrique tout terrain, le saut à l’élastique, le trail, la randonnée, les activités en eaux vives, le VTT électrique, l’escalade en falaises, la balade en barque sur le Tarn…
Plus d’informations sur le parapente à Millau
- Qui dois-je contacter pour faire de la tyrolienne à Millau ? Il existe une dizaine de structures, parmi elles :
- Combien ça va me couter ? A partir de 60 €.
- Combien de temps ça dure ? Entre 8 minutes et 1 heure, selon le forfait choisi.
- Puis-je apporter mon appareil photo ou ma caméra ? Oui, à condition d’avoir une bandoulière ou une dragonne, au cas où.
- J’ai le vertige, est-ce fait pour moi ? D’après les dires de nos instructeurs, le vertige est une sensation ressentie uniquement lorsque les pieds touchent terre. De plus le parapente est une activité relativement douce, sans à-coups.
- A quelle période de l’année puise-je venir ? Toute l’année, même s’il est plus agréable de venir en saison ensoleillé. Attention toutefois aux conditions climatiques qui peuvent empêcher de voler.
- Puis-je venir avec mes enfants ? Oui, les enfants peuvent voler à partir de 4 ans.
Le salon se poursuit, entre conférences, rencontres professionnelles et soirées monumentales
A peine le temps de nous remettre de nos émotions que la soirée des blogueurs nous appelle. Les cars transportant les 250 blogueurs se dirigent vers une destination qui est gardée secrète, les organisateurs veillent à leur surprise. Et quelle surprise ! Nous voici débarqués en pleine campagne à marcher sans savoir ce qui nous attend jusqu’à ce que se dévoilent les vélorails, des engins entre le pédalo, le vélo et le train ! 5 personnes par vélorail : deux pédalent pour faire avancer l’engin sur les rails et trois profitent des efforts des deux premiers. Une balade originale sur une partie du tronçon des rails du Larzac, le réel voyage pouvant aller jusqu’à 3 heures et 24 kilomètres.
Arrivées au village de Sainte-Eulalie de Cernon, nous sommes accueillis par des comédiens en costume médiéval devant la Commanderie, ancien siège des Templiers et des Hospitaliers et vieille de 600 ans. Les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands avec ce qu’il faut pour nous faire passer une excellente soirée : gastronomie locale, vin local, musique, décors… le tout sur le thème médiéval.
La seconde soirée sera également une belle surprise avec l’aire du Viaduc de Millau privatisée pour l’occasion. Cet endroit unique, au cachet particulier, a été aménagé dans une ancienne ferme et offre habituellement un accueil touristique ainsi que des dégustations locales. Ce soir, cette aire n’est ouverte qu’aux blogueurs et aux professionnels du tourisme de la région ainsi que ceux présents aux speed-dating. Après la remise des trophées des blogueurs, tout le monde profite des lieux, des buffets, du bar et de la musique, dans une ambiance bonne enfant et parfois même survoltée.
Mais le salon des blogueurs de voyage c’est aussi des journées studieuses. Les matins sont organisés entre conférences et ateliers sur des sujets tournant autour du voyage ou du blogging : comment optimiser son blog pour le référencement naturel, comment accélérer la vitesse de chargement de son blog, comment diminuer son impact écologique en voyage, quelle est la réglementation concernant les drones…
Quant aux après-midis, ils sont l’occasion de rencontrer des professionnels du secteur touristique afin de discuter de collaborations éventuelles. Les rencontres sont brèves, seulement 10 minutes, et elles ne constituent réellement qu’une première prise de contact, avant de convenir éventuellement à la mise en place d’un projet commun entre le bloggeur et le professionnel.
Ces 3 jours passés en Aveyron auront été l’occasion de découvrir : des activités originales, d’autres passionnés de voyage, une région très accueillante aux très nombreux attraits touristiques, et des professionnels du secteur. Trois jours riches en rencontres et en surprises, tous unis autour de la passion du voyage. Moi qui souhaitais participer au salon des blogueurs par curiosité, me voici piqué par l’envie de remettre ça l’année prochaine !
Un grand merci à Xavier, Florence et toute la team du WAT pour cette excellente organisation, ainsi qu’à l’Office du tourisme de Millau et aux professionnels qui nous ont fait découvrir leur région.