Ma montre n’affiche pas encore 6h qu’il est temps de procéder au supplice du jour: sortir de son nid douillet. Bien emmitouflés dans nos sacs de couchage, il faut s’en dégager, et remettre ses vêtements froids de la veille, à la propreté approximative… Exercice désagréable après deux jours sans douche. La nuit n’a pas fini d’assombrir les alentours que nous devons rapidement nous mettre sur la route, la torche frontale allumée, en direction du mirador de Las Torres, afin d’assister à la lumière matinale rosée, déposée sur les trois tours de granite, qui constitue généralement le point d’orgue d’une excursion au parc Torres del Paine.

L’ascension nocturne n’est pas désagréable même si les douleurs musculaires nous rappellent aux efforts consentis ces derniers jours. Les 45 minutes de montée ne sont finalement pas si éprouvantes qu’annoncées, bien que physiques malgré tout. C’est sous un froid tenace qu’une vingtaine de randonneurs attend le lever du soleil. Par chance, la météo nous gâte une fois de plus avec un ciel dégagé. Nous avons tellement entendu parler de la météo difficilement supportable que nous avions craint le pire avant de venir. Il n’en n’aura rien été, le climat aura été idéal sur tout le séjour, l’automne constituant certainement la meilleure saison pour venir en Patagonie.

Vers 8h, le soleil vient déposer ses premiers rayons sur les tours qui s’illuminent d’un rose vif pendant quelques minutes. Suffisant pour être gratifiés de tous nos efforts et pour nous redonner le courage pour la fin du trek. Nous redescendons jusqu’à notre camp pour un paquetage express de notre tente avant d’en finir avec notre aventure en fournissant les derniers efforts pour redescendre jusqu’au refuge Torres et clore ainsi nos 75 kilomètres.

L’arrivée d’un trek de plusieurs jours en autonomie est toujours une source de satisfaction personnelle après des efforts physiques et mentaux, dans des conditions de confort rudimentaires, et où la nourriture rationnée ne fait office que de prise d’énergie et non de plaisir gustatif. Autant de raisons d’avoir le sourire après une telle aventure et de savourer comme jamais les petits conforts de notre quotidien, tel que l’eau chaude, le chauffage, des vêtements propres, de la nourriture variée…

Notre voyage en Patagonie touche à sa fin. Après une journée de repos demain à Puerto Natales, nous remonterons au Nord du Chili, et nous passerons deux jours à Valparaiso, la charmante ville chilienne classée au patrimoine mondial de l’Unesco, avant de rentrer en France.

Conclusion

Nous souhaitions en prendre plein la vue et nous n’avons pas été déçu ! La Patagonie, cette région du monde reculée, au nom exotique, est un rêve pour tout voyageur. Côtoyer la partie la plus australe du monde et partir randonner au plus roche d’une nature grandiose préservée est une aventure qui nous permet de prendre conscience de la beauté, de la diversité et de la puissance de notre planète. L’humilité est ce que ressent chaque voyageur dans cette contrée du monde, devant le gigantisme des montagnes, des vallées et des glaciers. Un voyage dans l’un des endroits les plus sauvages et les plus photogéniques du monde, qui restera une expérience inoubliable.

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