Réveil pluvieux

Comme annoncé par la gérante du refuge, le ciel a déversé ses larmes durant la nuit. De quoi mettre à l’épreuve l’imperméabilité de ma tente, inaugurée il y a seulement trois jours. A 7h, les gouttes continuent de heurter la toile de ma tente et je songe à l’organisation nécessaire pour faire mon paquetage sans encombre. Par chance, le temps de prendre le petit déjeuner dans l’abside et la pluie me fait le plaisir de cesser un moment, pendant lequel je m’empresse de tout empaqueter dans mon sac. Je pars le ciel couvert de nuages, ce qui n’annonce rien de réjouissant pour la journée.

Le Tjäktja Pass et ses 1140 mètres

Au programme, 13 kilomètres pour rejoindre Salka. A 5 kilomètres de mon départ, j’arrive au col le plus haut du trek, à 1140 mètres. Le chemin devient caillouteux et monte légèrement jusqu’à un petit refuge non gardé. A cette période la neige a fondu sur le chemin alors qu’il y a quelques semaines, mettre les pieds dans la neige était nécessaire pour passer ce col. Mais la saison estivale étant de courte durée, nul doute que d’ici un mois la neige aura de nouveau recouvert cette partie du chemin.

Après le col, je découvre une nouvelle vallée qui m’offre des paysages encore plus beaux au fur et à mesure de ma progression. En revanche le chemin devient moins confortable avec des rochers et des cailloux entre lesquels la boue rend certains passages glissants. Quelques pluies irrégulières mais essentiellement du crachin m’accompagnent dans cette marche. Quelques rennes sont aperçus au loin mais ce sont les montagnes des deux côtés de la vallée qui attirent mon attention. Une neige fraiche s’est délicatement déposée cette nuit sur certains versants et la vision en devient pittoresque. Autre beauté, les lacs qui offrent aux montagnes leur parfait reflet dans l’eau calme. Non loin, les cours d’eau ne cessent de dévaler, à croire qu’un robinet est resté ouvert aux sommets des montagnes.

Grands espaces et sentiment de liberté

Je savoure ces instants où j’arrête ma marche afin d’apprécier ces grands espaces qui m’entourent et m’offrent un sentiment de liberté très fort. D’autant qu’aujourd’hui c’est essentiellement en direction du sol que se portera mon regard, afin d’éviter les pièges d’un sol glissant et caillouteux.

4h30 après mon départ, me voilà à Salka, ses quelques infrastructures et sa mini-boutique proposant un ravitaillement aussi sommaire que la sympathie du gérant du refuge. Les environs ne proposant pas de spot adéquat je continue ma route jusqu’à trouver mon lieu de couchage. C’est une fois de plus dans un panorama grandiose que je décide de me poser pour la nuit. C’est le début de l’après-midi, de quoi avoir le temps de satisfaire à toutes les tâches quotidiennes auxquelles je commence à m’habituer.

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