Dernier réveil à Potosi et direction les mines encore en activité. Après la préparation vestimentaire nécessaire : pantalon, veste, casque et torche frontale, il est temps de pénétrer dans ce trou étroit et sombre, en plein coeur de la montagne, afin de voir comment travaillent les 15 000 mineurs de la ville. Il s’agit d’un passage obligatoire pour tous les touristes passant par Potosi. Notre petit groupe de 10 Français pénètre en file indienne dans une des galeries.
Premières sensations, l’endroit est étroit, dans le noir complet et l’air manque légèrement, le tout dans des températures variant du frais au chaud en quelques mètres. On s’arrête rapidement afin de contempler El Tio, l’oncle de la mine, une statue qui protège les mineurs en échange d’offrandes : feuilles de coca et alcool à 96°, que tout le monde gouttera avant de jeter le reste sur le protecteur des mines. Un rituel important pour tous les mineurs, très croyants.
La visite se poursuit et nous croisons des travailleurs nous expliquant leurs conditions de travail. Certains y creusent depuis plus de 30 ans, dans la poussière, l’amiante, et les changements de température brusques. Cela fait froid dans le dos de voir des hommes travailler encore dans ces conditions.
Par moment, la galerie devient très petite, il est nécessaire de ramper sur 3 mètre ou de grimper dans des trous très étroits. Heureusement, aucun claustrophobe dans le groupe. On nous apprend que le salaire des mineurs n’est plus ce qu’il était et que ce sont les cotations boursières qui le font varier. Ecoeurant de savoir que ce sont les traders qui décident involontairement du revenu des mineurs. 2H de visite plus tard, on ressort au soleil dans le soulagement. Cette expérience fût très enrichissante et personne ne la regrette.
Pour aller à Sucre, nous prenons un taxi qui fait la navette entre les deux villes. 4 € par personne, nous sommes quatre voyageurs dans le véhicule. Nous découvrons la capitale constitutionnelle de la Bolivie à 19h, qui semble bien bouger. C’est une ville étudiante, assez riche et à la mode, qui constitue la capitale culturelle du pays. Elle a su garder son charme d’ancienne ville coloniale. Comme à notre habitude, on trouve un hôtel à deux pas de la place principale, le Grand Hotel, qui s’avère être une agréable surprise à l’intérieur. Le plus bel hôtel que nous ayons fait jusqu’à présent : une ancienne demeure coloniale avec un patio intérieur très fleuri et très coloré. Les chambres ont également beaucoup de charme, avec deux grandes portes-fenêtres voûtées.
On finit la soirée au Bibliocafé, adresse sympa, pour boire un cocktail qui me sera fatal le lendemain…