Un trésor nommé Bagan

Parmi les nombreux lieux dévoués à la religion que renferme la Birmanie, un trésor nommé Bagan surpasse tous les autres. Cet immense site religieux – un des plus grands du monde – est une étape incontournable d’un séjour dans ce pays.

Plus de 4000 temples composaient autrefois Bagan, dans sa période la plus faste, entre le XIème et le XIIIème siècle. De nos jours, seulement 1500 temples tiennent encore debout, faute aux ravages du temps. Des opérations de rénovation ont cours depuis quelques années dont certaines controversées, ne respectent pas à l’identique les méthodes de l’époque.

Plus qu’un site historique, Bagan est aussi un lieu de vie dans lequel sont érigés des petits villages avec comme environnement géographique des plaines sèches et chaudes. Les voyageurs sont en nombre raisonnable pour le moment mais l’expansion du tourisme en Birmanie fait craindre le pire à l’avenir…

Deux ou trois jours sont généralement consacrés à la visite du site. Notre première journée se fera à l’arrière d’une jeep et la seconde en vélo.

Un marché haut en couleurs

A 8h30 notre chauffeur nous récupère pour une longue journée, jusqu’à la tombée de la nuit. Suite aux désagréments de la veille avec notre hôtel nous déposons nos bagages à la proche Priya Rupa GH avant de parcourir les allées du marché de Nyaung U, peu fréquenté par les touristes à cette heure, et qui regorge de produits alimentaires. Un panaché d’odeurs et de couleurs qui nous plonge dans le quotidien des locaux et que se charge d’immortaliser mon objectif.

En jeep sur le site de Bagan

La jeep prend ensuite la direction du Sud-Est de Bagan, difficilement accessible à cause des routes de terre et de l’éloignement. S’ensuit la visite d’une série de pagodes, de tailles différentes mais à l’architecture extérieure similaire, contrairement à celles que nous avions visitées à Mandalay. Toutes sont conçues avec des petites briques sur lesquelles une finition érodée par les années leur confère un charme authentique intemporel. L’intérieur de certaines pagodes a été dégradé pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsque certains Birmans s’y étaient réfugiés pour y vivre. Les plafonds n’ont pas été épargnés par les fumées de la cuisine quotidienne. D’autres pagodes en meilleur état laissent entrevoir des peintures murales aux représentations religieuses.

Nous sommes régulièrement sollicités par des vendeurs de peintures répliquant sur toile ou tissu les peintures murales des pagodes. Autre point noir d’une visite à Bagan, l’obligation de se déchausser à l’intérieur des pagodes, qui nous oblige à marcher sur un sol parfois brûlant et souvent très sale, avec des détritus disséminés.

Découverte de villages isolés

Nous sommes déposés à l’entrée d’un petit village en plein milieu du site. Une sensation de retour en arrière nous envahit lorsque l’on voit le dépouillement des lieux, les maisons en bambou et l’absence de biens matériels superflus. Entre l’agriculture et l’artisanat ce village semble proche de l’auto-suffisance.

Quand l’overdose de temples se ressent

La pause déjeuner dans le village de Old Bagan nous offre l’occasion d’échapper à la chaleur accablante. A 14h nous repartons sur la route mais rapidement nous commençons à nous lasser de visiter des temples qui finissent par se ressembler. Il n’y a aucun intérêt à vouloir essayer de voir un maximum de temples si ce n’est d’en faire une indigestion. Compte tenu de notre seconde journée sur le site demain, nous passons outre la visite de certaines petites pagodes pour reprendre un semblant de fraicheur au bord du lac.

Coucher de soleil sur la pagode

En fin de journée, le rituel consiste à choisir judicieusement la pagode sur laquelle l’observation du site sera la meilleure possible lorsque la lumière du soleil couchant se fait plus douce et colorée. Les pagodes stars sur lesquelles il est possible de monter assez haut sont généralement prises d’assaut et nécessitent de venir assez tôt pour choisir son emplacement, le temps que le soleil nous offre son spectacle. En choisissant la pagode Buledi nous ne pensions pas voir autant de touristes, une trentaine, ce qui reste raisonnable en comparaison avec les pagodes phares et leurs centaines de curieux. Au final le coucher du soleil ne sera pas au niveau de la beauté du site car une couche de brume vient absorber les couleurs orangées. Cette opacité atmosphérique semble perpétuelle depuis que nous sommes arrivés à Bagan.

Les aléas techniques d’un voyage en Birmanie

De retour à notre hôtel nous subissons les aléas techniques de la Birmanie : les coupures de courant qui rythment le quotidien. La climatisation, indispensable, ne fonctionne plus et la chambre devient un vrai sauna avec certainement plus de 40°. Les employés de l’hôtel peinent à trouver une solution. Depuis trois ans, les établissements hôteliers ont doublé ou triplé leurs tarifs, pris d’une ferveur lucrative en voyant le développement du tourisme alors que les infrastructures et les services n’ont pas évolué. C’est ici tout le problème du développement précipité du pays en matière de tourisme. Difficile de faire comprendre aux Birmans que l’augmentation des tarifs doit aller de pair avec une revalorisation des services. De toute l’Asie du Sud-Est, la Birmanie est probablement le pays pratiquant les tarifs les plus élevés en matière d’hôtels. Il ne reste plus qu’à espérer que cette envolée tarifaire trouve une stabilité sinon le pays se limiterait à une future clientèle touristique fortunée.

Après être allés à une voisine guest house pour se renseigner sur les disponibilités des chambres, nous prenons nos bagages et signalons notre départ avant d’être rapidement « surclassés » dans une chambre à la climatisation fonctionnelle.

Après une heure d’incertitude, nous voici prenant notre première douche chaude depuis notre arrivée dans ce pays, les hôtels fréquentés jusqu’ici ne chauffant pas électriquement l’eau pendant la période sèche, le soleil se charge de le faire tout au long de la journée.

Conseils aux voyageurs :

– Tarif entrée Bagan : 15$. Pour les budgets serrés ou pour ceux ne souhaitant pas donner leur argent à la junte, il est possible de ne pas payer son entrée à Bagan. Pour cela, il faut éviter les points de contrôle à 2 pagodes (en passant par les entrées secondaires, en les faisant très tôt ou en les évitant) : Htilominlo et Shewsandaw.

– Chaussures : à éviter sur le site de Bagan car vous allez vous déchausser en permanence pour entrer dans les temples. Préférez les tongs/claquettes.

– Combien de temps rester ? Attention à l’indigestion des temples, 2 jours sur le site sont suffisants. Une troisième journée peut être consacrée aux environs, comme le mont Poppa.

– Cadeaux pour les locaux : penser à apporter des échantillons de parfums à offrir aux locaux rencontrés dans les villages.

– Découvrez Bagan avec Trésors du monde.

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