Conic Hill et Loch Lomond, en route vers les Highlands

C’est motivé par le désir de quitter au plus vite cette première partie du trek, plus que moyenne, que je prends le départ, accompagné d’une brume épaisse, élément climatique typiquement écossais. La pluie est toutefois absente, point positif lorsque l’on connait la pluviométrie excessive du pays, et de cette région.

Après avoir étudié la carte, ainsi que mon livre-guide, je décide de suivre les préconisations de mon livre qui propose plusieurs programmes en fonction du rythme de marche et du couchage souhaité. Je choisis celui proposant une marche en 7 jours avec des étapes permettant de planter la tente. Les moyens d’hébergement sont variés le long de la West Highlands Way : auberges, gîtes, hôtels, campings… Ce sont les camping aménagés qui constitueront mes lieux d’hébergement, afin de réduire au mieux mon budget. Contre environ 6 à 8 £, les campings aménagés offrent emplacement, WC et douche chaude, le confort minimaliste mais suffisant pour un randonneur. La difficulté à trouver des emplacements sauvages et les rares sources d’eau tout au long du parcours me contraignent à choisir ces camps privés. Je me rends compte qu’au final l’aventure ne sera pas aussi sauvage que mon trek du Kungsleden du mois dernier.

Le début du parcours est tout aussi ennuyeux que celui de la veille. Je longe, puis traverse des routes, je passe par des champs et des sous-bois, le tout avec le fond sonore des véhicules des routes à proximité. J’espère que les paysages se feront plus intéressants les prochains kilomètres car je commence à m’impatienter. Je ne suis pas de ceux qui aiment la marche pour la marche. Afin que je savoure au mieux une randonnée, il me faut une source de motivation comme la promesse de voir des paysages me procurant des émotions fortes. Pour le moment, la seule émotion qui se dégage des kilomètres de marche est la déception. Et l’impatience…

En fin de matinée, j’arrive aux pieds de Conic Hill, une colline haute de 361 mètres. C’est avec les jambes lourdes de la marche sportive de la veille que j’entame l’ascension. Finalement, les premiers paysages intéressants apparaissent en même temps que le soleil se présente. Conic Hill est une colline surplombant la ville de Balmaha et le Loch Lomond, le plus grand lac des environs, long de 40 kilomètres, que la WHW longe sur toute sa longueur. Collines, lac, îlots… enfin des raisons de sortir mon appareil photo.

Le petit bois traversé à la descente de Conic Hill est à la fois esthétique et mystique, il s’y dégage une atmosphère mystérieuse. Sans doute la conséquence de mon imagination conditionnée à voir du surnaturel dans cette partie de l’Écosse. Le sentier se rapproche du Loch Lomond et commence à le longer en direction de sa pointe Nord, que j’atteindrai ces prochains jours.

Je continue ma route pour en finir avec les 7 kilomètres restants, qui me paraissent interminables, tant mes muscles tirent. Le second jour d’un trek est souvent difficile, avec une mise en jambe nécessaire des muscles, peu habitués à être sollicités aussi intensivement.

Vers 15h, j’arrive au camping de Cashel, où je trouve le confort minimum mais suffisant pour me remettre de cette journée de 23 kilomètres de marche, qui est devenue progressivement intéressante.

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