L’insonorisation inexistante de notre chambre bon marché ne nous aura pas été si pénalisante pour trouver le sommeil tant la fatigue accumulée ces dernières heures fut conséquente.

Notre priorité matinale est de boucler les contraintes administratives liées à notre trek, qui commencera dans deux jours. Un permis de trekking ainsi qu’un droit d’entrée sont exigés afin de pouvoir jouir de la nature de la région du Langtang. C’est au ministère du tourisme que nous effectuons ces démarches.

Durbar Square, une place historique

A quelques centaines de mètres d’ici se trouve Durbar Square. C’est une place que l’on trouve dans les principales villes de la Vallée de Katmandou, où sont érigés d’anciens temples. Un droit d’entrée est requis mais il est possible de passer outre en empruntant une entrée secondaire, ce que nous ferons par inadvertance…

Durbar Square est également le lieu de résidence d’une personne très spéciale, considérée comme déesse vivante, la Kumari Devi. Il s’agit en fait d’une fillette considérée comme divine qui a été choisie en fonction de critères physiques et psychologiques très précis, qui vit recluse ici et ne sort que pour quelques événements religieux annuels. Son règne se termine dès le début de ses règles ou en cas de perte de sang accidentel. Pour les familles, c’est un honneur et un privilège d’avoir comme fille la Kumari Devi.

Dans le prolongement de Durbar Square nous explorons les rues adjacentes, très animées, bruyantes et poussiéreuses. Malgré le risque de se faire percuter à tout moment par une voiture dans les petites ruelles où les conducteurs slaloment parmi les piétons, il est agréable de se promener dans ces artères pleines de vie, à l’ambiance me rappelant parfois le voyage en Inde d’il y a 4 ans, en moins oppressant – ici les locaux ne nous fixent pas avec insistance et sans aucune raison. L’ambiance y est plaisante pour les voyageurs aimant s’accoquiner avec l’exotisme des pays où règne une gentille anarchie.

Nous remontons les nombreuses ruelles jusqu’à Thamel, d’où nous louons les services d’un taxi fou – un pléonasme dans cette ville – qui effleure les autres véhicules à chacune de ses manœuvres et finira par obtenir le choc inévitable de sa carrosserie avec la voiture le précédent et la compensation financière qui va avec. De quoi s’interroger sur le code de la route local et l’existence des assurances auto…

Bodnath, un stupa bienveillant

Après avoir acheté nos billets de bus du lendemain en direction du village de départ de notre trek, nous passons l’après-midi à Bodnath, à quelques kilomètres de Thamel. Nous découvrons un magnifique et immense stupa (édifice religieux bouddhiste) dont le regard bienveillant de Bouddha dessiné sur les quatre faces semble protéger le visiteur.

L’architecture des immeubles tout autour dégage un charme d’antan, avec des façades soigneusement travaillées. Aux quatre coins du stupa flottent des drapeaux à prières multicolores étendus sur de longues cordes. Symboles des pays himalayens, ces drapeaux sont déclinés en cinq couleurs, chacune pour un élément : blanc pour l’air, rouge pour le feu, bleu pour le vent, vert pour l’eau et jaune pour la terre. Plus haut ces drapeaux sont placés, plus ils ont de chance de voir les prières et les mantras inscrits dessus s’envoler vers les cieux pour que les puissances divines puissent les exécuter. Mystique mais poétique et esthétique. Nous constatons que pèlerins et touristes circulent autour du grand stupa dans le sens des aiguilles d’une montre. D’ailleurs dans le bouddhisme, il faut toujours contourner les éléments religieux par la gauche et tourner les moulins à prière dans ce même sens.

Monkey Temple, des singes par centaines

Malgré la fin d’après-midi et son soleil déclinant nous prenons un taxi pour un autre site religieux : Swayamhunath. C’est au crépuscule que le lieu se présente à nous mais encore distancé par une grande série de marches à grimper qui nous font ressentir des légères difficultés et nous rappellent que Katmandou est située à une altitude de 1340 mètres. Le stupa qui nous accueil en haut des escaliers est magnifique, le regard de Bouddha y est aussi dessiné et de nombreux drapeaux complètent le décor.

La hauteur nous permet de bénéficier d’un magnifique panorama sur l’ensemble de la ville. L’intérêt religieux et esthétique du lieu est toutefois relégué au second plan par la présence de locataires très nombreux et bruyants, des macaques. Nous comprenons mieux pourquoi cet endroit est également appelé Monkey Temple, le temple des singes. Il se sont octroyés ce lieu et en ont fait leur aire de jeux, de sport mais également de chamaillerie. Aucunement farouches, ils frôlent les humains, oubliant leur présence et ne semblent pas agressifs malgré leur courses incessantes tout autour de l’édifice religieux et les très bruyantes disputes. Un impressionnant flot de singes de près de cent individus déboule tout d’un coup entre les touristes, pour se diriger vers l’extrémité du site. Pendant l’heure de visite, notre intérêt sera donc tourné davantage vers les primates que vers le site religieux.

Cette riche journée se termine dans un petit restaurant tibétain avant de finaliser les préparatifs pour notre départ matinal de demain.

Conseils aux voyageurs :

Préparer son trek : pour les treks nécessitant un permis, allez au Tourist Service Center à Katmandou afin de faire les démarches. Y aller le matin car une partie des bureaux ferme en début d’après-midi. Il est également possible de faire le permis dans un des nombreux points de contrôle sur la route, à l’approche de Syabru Besi, ville départ du trek, mais il est préférable de tout prévoir à l’avance.

Tarif du trek dans la vallée du Langtang : le permis coute 1 960 R (15 €) et l’entrée dans la réserve protégée 3 000 R (24 €). Apportez 2 photos d’identité + votre passeport.

Le temple de Swayamhunath : y aller en fin d’après-midi. Prévoir un trépied pour des belles photos de nuit. 300 R (2,5 €) en taxi depuis Thamel.

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