Je ne crois pas me tromper en disant que tous les enfants ayant grandis dans les années 80 ont un jour rêvé d’être Indiana Jones. Ce fut mon cas, et le troisième volet avec un final à Pétra, au Khazneh, me marqua davantage que les autres. Une chose est sure, aujourd’hui nous ne trouverons pas le Graal, même avec un levé matinal à 5h30.
Dans les entrailles du Siq
Après s’être acquittés de nos pass pour 2 jours il nous faut pas moins de quinze minutes pour arriver dans le Siq. C’est un Canyon formé non par l’eau mais par des mouvements géologiques qui en fait un couloir qui nous plonge dans une ambiance particulière avec ses parois immenses et colorées et qui nous font bifurquer de droite à gauche, avec une lumière diffuse qui varie en fonction de l’étroitesse du Siq.
Au bout de 20 minutes un monument se dévoile peu à peu entre les parois du canyon qui prend fin… c’est le Trésor, le Khazneh, l’édifice principal du site qui symbolise à lui seul Pétra. La découverte du Khazneh se fait tel un aventurier découvrant un trésor au bout de sa longue quête. Wouhaaa ! est le premier mot qui est sorti de ma bouche lorsque le Trésor s’est dévoilé tout entier à mes yeux. Creusé dans la montagne, il est d’une stupéfiante beauté et l’ambiance de son emplacement, confiné en bout de canyon, comme caché dans un enfoncement – il n’est visible que sur une toute petite partie du site – lui confère un charme unique, hors du temps.
Une merveille du monde
Il fait partie de ces monuments uniques qui méritent leur place parmi les 7 Merveilles du monde. Historiquement il s’agissait d’un tombeau. L’intérieur ne se visite plus, afin de le préserver au mieux, mais il n’y recélait rien de particulier. En cette heure matinale le soleil ne lui offre pas encore les lueurs qui pourrait le sublimer. De plus, son positionnement dans un canyon ne lui permet d’être atteint par les rayons du soleil que quelques heures par jour. En encore moins en hiver, avec un soleil plus bas. A défaut, ce sont nos yeux qui sont illuminés par la beauté du Trésor.
Pétra peut aisément se visiter sans guide et librement, avec plusieurs itinéraires possibles. Nous commençons notre expédition par une montée nous gratifiant d’un beau panorama sur une partie du site et la découverte du Haut lieu des sacrifices. Notre descente à travers les montagnes du canyon nous fait découvrir ruines et tombes ainsi que de multiples cavités dans les parois. En sa plus fastueuse période, Pétra comptait près de 30 000 habitants, d’où les très nombreux vestiges de vies disséminés partout.
Sur le site de nombreux bédouins tiennent une échoppe de souvenirs, de bijoux et de boissons. Ils vivent dans un petit village près de Wadi Musa, la ville principale, qui compte environ 3 000 bédouins sédentarisés. Pour les visiteurs les plus récalcitrants aux efforts physiques, des chameaux, ânes et chevaux sont proposés par les bédouins. Une journée à Pétra peut être très longue tant il y a de choses à voir et tant les distances sont grandes.
800 marches plus tard
Un des lieux incontournables à Pétra est le monastère, Al Deir, monument le plus haut du site. Mais il se mérite : environ 45 minutes de montée à partir du centre de Pétra, soit 800 marches ! La récompense est à la hauteur des efforts : un magnifique et immense monument (une façade de 50 mètres sur 40 mètres) se dresse devant nous, une fois de plus creusé dans la roche. D’ailleurs la technique utilisée à l’époque afin de sculpter des monuments gigantesques directement dans la montagne était ingénieuse : les ouvriers commençaient toujours par le haut, en creusant un couloir vertical puis horizontal et en insérant des cales en bois dans les fissures de la roche qu’ils arrosaient abondamment. Cela avait pour effet de dilater le bois et de faire exploser la roche. C’est ainsi qu’ils taillaient la façade, étage par étage, jusqu’à arriver en bas. Cette conclusion sur la manière de procéder a été faite car aucun outil n’a été retrouvé sur le site et aucun échafaudage n’était possible étant donné l’absence d’arbre dans la région. Il y a de quoi être admiratif devant l’ingéniosité des architectes des anciennes civilisations.
Le restaurant situé en face du monastère, mais qui se fond bien dans le décor, offre des fauteuils permettant d’apprécier le monument, accompagné d’une boisson rafraichissante bienvenue après une montée en plein soleil et qui met à l’épreuve le physique de chacun. Autre atout de ce lieu, les trois points de vue sur l’environnement naturel sublime : montagnes et canyon à l’infini…
Le plus dur de la journée est consommé, le restant de l’après-midi sera moins physique et nous prévoyons de faire la partie opposée du site demain. Sur le retour vers l’entrée du site nous croisons le couple de Français rencontré à Dana. Dans un petit pays comme la Jordanie, où l’itinéraire des touristes suit globalement la géographie du pays et finissent par se ressembler, il n’est pas rare de croiser d’anciennes connaissances. De retour au Khazneh nous profitons encore de ce lieu, cette fois investi de plus de monde, avant de rebrousser chemin par le Siq emprunté ce matin et de finir notre journée de 10 heures de marche. Heureusement, notre hôtel se situe à deux pas de l’entrée.
Conseils aux voyageurs
– Pétra ouvre à 6h
– Pour 2 jours de visite : commencer par la partie Est puis aller au monter au monastère afin d’y déjeuner. Le deuxième jour, faire la partie Ouest, monter sur la montagne avec la vue sur le Trésor et sortir par le Wadi Muthlim.