C’est donc avec à peine deux heures de sommeil cumulées que nous nous levons tant bien que mal, plutôt mal que bien d’ailleurs, pour gravir de nuit pendant plus de deux heures un sommet montagneux, torche frontale accrochée, l’estomac vide, la tête enfarinée, dans l’unique but de contempler un lever de soleil parait-il intéressant… Et après ça, certains de nos proches continuent à penser que nous partons en vacances lorsque nous voyageons ! Bon, il est vrai que notre enthousiasme n’est pas encore réveillé mais nous espérons qu’il pointera rapidement le bout de son nez.
Sur les conseils forcément intéressés de nos hôtes – qui prennent au passage une commission – nous prenons un guide, apparemment nécessaire en cette basse saison où le temps fait parfois des siennes.
2h45, notre aventure débute. Des petites marches, des grandes marches, des cailloux et encore des marches… 2h20 de gros efforts musculaires plus tard, nous voilà arrivés en-haut. En haut de quoi ? De l’Adam’s Peak ! Après un changement de t-shirt obligatoire, et après s’être ajoutés une couche de vêtement supplémentaire et un coupe vent, nous attendons sagement le lever du soleil dans un froid que nous ne croyions pas possible au Sril Lanka, et que le vent rend encore plus éprouvant.
Une légère lueur nous permet dejà de savourer l’environnement : des montagnes, des forêts et des nuages à perte de vue tout en dessous de nous, l’Adams Peak culminant à plus de 2 000 mètres. Nous sommes une petite vingtaine à découvrir les premiers rayons du soleil sortir de l’horizon. Pendant une bonne demi-heure, nous restons à contempler et à photographier ce paysage unique que l’on voit peu de fois dans une vie. La descente nous semble moins dure que la montée quoiqu’interminable.
De retour à notre guesthouse, un copieux déjeuner récupérateur nous attend ainsi qu’un bain aux herbes, spécialité de la maison, et bénéfique pour nos muscles après les efforts matinaux.
10h, nous n’avons pas eu le courage ni le temps de faire le chemin du retour vers la gare en bus. Notre taxi nous attend donc pour nous y emmener plus rapidement.
Le paysage du trajet Dalhousie-Hatton est somptueux. La route surélevée qui fait le tour d’un lac situé plus bas dans la vallée est entourée de forêts de pins, de bambous et de plantations de thé à perte de vue. Le tout sous un soleil radieux assez rare en cette époque. A la vue d’un paysage aussi sublime, on se prend à rêver d’une maison avec une vue similaire. C’est aussi pour cette raison que l’on aime voyager, pour découvrir au hasard de la route des paysages exotiques inattendus, que l’on ne trouve pas en France.
Arrivés à temps à la gare pour notre train, nous apprenons qu’il arrivera avec une heure de retard. La ponctualité des trains sri lankais n’est pas une science exacte.
Comme souvent dans les trains, nous nous retrouvons debout malgré l’achat de places assises, les Sri Lankais ayant pour habitude de vendre plus de billets que de places disponibles. Cela nous offre néanmoins l’avantage de voyager au rythme des locaux, avec des va-et-vient incessants de vendeurs en tous genres, de musiciens et de locaux venant à notre rencontre dans le but de discuter. Il est agréable de passer une partie du trajet en train à converser avec les Sri Lankais qui ne se départissent jamais de leur sourire.
L’inconvénient majeur des trains est sa lenteur mais elle nous permet d’admirer des paysages dont on ne se lasse pas. Les marches pieds sont d’ailleurs toujours occupés par des voyageurs.
C’est au bout de 4h30 épuisantes car seulement 20 minutes assises, que nous arrivons dans la petite ville d’Ella. Le Lonely Planet est de très bon conseil en suggérant la guesthouse Sita’s Heaven, aux chambres impeccables, à l’accueil digne des plus chaleureuses guesthouses et à la vue dégagée. Nous n’avons pas l’occasion de le vérifier à ce moment, étant donné la présence de la brume et de la pluie qui nous couvrent le panorama. De toute façon, pour le moment, notre seule préoccupation est de récupérer de notre fatigue accumulée depuis ce matin, 2h.
Avant de s’endormir comme deux épaves, nous prenons notre repas dans la guesthouse dans une salle commune.
22h, extinction des feux.
Conseils voyageurs :
– Hébergement : la guesthouse Green House à Dalhousie vous accueillera chaleureusement, avec toutefois un confort rudimentaire, comme un peu partout dans ce petit village de montagne. Méfiez-vous tout de même car ils risquent de se montrer persuasifs pour que vous preniez un guide en passant par eux. Ils se prennent évidemment une commission, d’autant que le guide n’est pas nécessaire pour l’ascension. La GH bénéficie d’une très belle situation à la vue magnifique, surtout du jardin, où il faut tout de même se méfier des sangsues.
– Hébergement : si vous passez par Ella, arrêtez-vous obligatoirement à la GH Sita’s Heaven, notre GH préférée du voyage : accueil très chaleureux, proprio de très bon conseil, propreté irréprochable, vue magnifique, très bonne cuisine… Demandez aux tuk-tuk de vous y emmener, tout le monde la connait. De la gare, 80Rs.