8h30, nous voilà déjà dans le train pour notre prochaine étape, Dalhousie.

Pas le temps de s’endormir, trente minutes après notre départ, nous devons prendre une correspondance sur le quai d’en face. Le train est déjà bien rempli, nous restons debout la première demi-heure avant de prendre place dans le wagon 3ème classe, où dans une joyeuse cohue nous nous asseyons où nous pouvons, par terre et sur les tables.

Les paysages sont de toute beauté. Nous nous enfonçons de plus en plus dans les montagnes, où se mêlent chutes d’eau, plantations de thé et forêts. Nous aurions pu effectuer ce trajet en bus mais le train nous réserve un parcours bien plus agréable, de part les paysages mais aussi de part les rencontres avec les locaux avec qui le contact se fait facilement. Photos, sourires et discussions nous confirment la gentillesse des Sri Lankais.

A 11h30, nous arrivons dans la ville de Hatton. Notre périple n’est pas encore terminé. La ville de Dalhousie que nous souhaitons rejoindre est une toute petite ville qui est le point de départ d’une ascension célèbre, l’Adam’s Peak. Il s’agit d’une montagne culminant à 2243 m d’altitude, que les pèlerins ont l’habitude de grimper de décembre à mai. Elle est nommée ainsi car le mythe veut qu’Adam y posa son pied après avoir été chassé du paradis…

C’est évidemment une randonnée très prisée par les touristes. La particularité de cette ascension est qu’il est préférable de l’entreprendre de nuit, vers 2h du matin, pour arriver au lever du soleil et ainsi admirer une vue magnifique.

Pour finir notre trajet vers cette ville, nous avons le choix du moyen de transport : taxi, tuk-tuk et bus. Une fois de plus notre préférence ira pour le bus, ou plutôt les bus, car une autre correspondance nous attendra à mi-chemin.

Nous sommes les seuls touristes à bord. Comme souvent, les bus sont archibondés et nous ne manquons pas d’éveiller la curiosité chez certains. La haute saison touristique au Sri Lanka se situe en février-mars, ce qui fait de nous des raretés en cette période.

Plus nous nous enfonçons dans les montagnes, plus le décor est sublime : lac, forêt, plantation de thé… Malgré la fatigue du voyage, nous gardons les yeux ouverts pour profiter pleinement de la beauté extérieure.

Vers 14h, soit 6h après notre départ, nous parvenons enfin à destination, Dalhousie, petit village niché entre montagnes et plantations de thé et traversé par une rivière. On se croirait perdu au fin fond de la nature sri lankaise.

Notre hébergement se fera à le Green House, sympathique petite guesthouse à la magnifique terrasse arborée. La chambre et les sanitaires communs sont très rustiques mais l’accueil chaleureux. On nous propose de s’occuper de tout : repas, guide pour la randonnée, et même préparation d’un bain aux herbes après l’effort prévu demain. En cette basse saison un guide nous est conseillé car les pluies sont assez fréquentes et le chemin n’est pas éclairé du tout. La période de pèlerinage offre un tout autre visage avec de très nombreux grimpeurs, des échoppes ouvertes tout au long du parcours et des lumières qui éclairent tout le chemin.

Notre guide de voyage, le Lonely Planet, nous informe que des sangsues sévissent dans cette région particulièrement humide. Nous ne tardons pas à le découvrir ! A peine une petite demi-heure sur la terrasse à savourer un thé et à contempler la vue que nous sommes surpris par ces bestioles. Rien de bien méchant mais tout de même impressionnant de voir ces affreux vers s’accrocher à notre peau, à essayer de sucer ce qu’ils peuvent de notre sang. Nos hôtes nous rassurent sur la dangerosité de ces bestioles et nous donnent du sel à appliquer sur nos petites plaies.
Une petite ballade aux alentours du village nous fait rencontrer les sympathiques locaux.

Au diner, notre pension nous régale d’un festin dont nous aurons du mal à venir à bout.

Il est 21h30, déjà le temps de se coucher, la faute à un réveil à 2h30 qui nous promet une nuit très courte.
Encore faut-il parvenir à dormir, car après une heure de sommeil à peine, nous sommes brusquement réveillés par d’étranges bruits sur le toit en taule, juste au-dessus de notre chambre. Des bruits de pas et des cris stridents d’animal dignes d’un mauvais film d’horreur nous fait écarquiller grand nos yeux dans la pénombre. Imaginez en pleine nuit un animal dont le cri serait croisé entre celui d’une souris géante, d’une hyène et d’un porc que l’on s’apprête à égorger, le tout entrecoupé de pas rapides et résonnants à quelques mètres au-dessus de nos têtes… Les aventuriers nous diront que ce sont les charmes de la nature… Mouais… Nos hôtes nous informent qu’il s’agit d’une sorte de fouine, appelée mangouste, qui vient de temps à autre dévorer quelques bananes nocturnes sur le toit de la guesthouse.
Après ce mauvais intermède et surtout après quelques coups de balais bien placés au plafond pour faire fuir le monstre, nous tentons de retrouver le sommeil. Celui-ci sera de très courte durée, avec une nouvelle intervention de notre Alien qui semble vouloir nous accompagner jusqu’au bout de la nuit…

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