A peine notre petit déjeuner ingurgité, nous voici en direction du pont de Galata pour visiter la Mosquée de Yeni Cami. Toutes les mosquées sont ouvertes aux touristes. Règles élémentaires : jambes couvertes pour tout le monde, cheveux couverts pour les femmes et obligation de se déchausser pour tous. Nous ne comptons pas visiter toutes les mosquées référencées par notre guide du routard mais uniquement les plus importantes. Celle de Yeni Cami en fait partie. Il est impossible de la manquer lorsque l’on est aux alentours du pont de Galata de part son imposante prestance.

A la sortie de la mosquée nous pénétrons dans le Bazar égyptien, également appelé marché aux épices, à ne pas confondre avec le gigantesque Grand Bazar, fermé le dimanche et que nous visiterons plus tard.

Nous partons ensuite pour la ville moderne.

Ne sachant pas comment vont évoluer les événements qui secouent actuellement Istanbul, nous préférons aller sur la Place Taksim au plus tôt afin de découvrir par nous-même l’ampleur des manifestations, avant que cela ne dégénère éventuellement plus tard dans la semaine.

Il est très simple de se déplacer à Istanbul. Métros, tramway, bus, funiculaires et ferries permettent de rejoindre facilement les différents quartiers de la ville.

Sous un soleil idéal nous arrivons sur la Place Taksim en ce dimanche matin et nous découvrons une occupation populaire, conviviale et pacifique où des milliers de manifestants font le siège depuis plusieurs jours. Des camps de fortune avec des centaines de tentes inondent le parc Gezi, origine de la révolte avec le projet d’urbanisation qui prévoit de le raser. L’organisation est bien rodée : des barricades empêchent le délogement des lieux par les forces de l’ordre et des symboles ont été détournés, comme des véhicules de police en lambeaux, des bus qui ne rouleront plus jamais ou encore des engins de chantier utilisés pour détruire le parc en arrêt pour un long moment…

L’ambiance est bon enfant, entre musiques révolutionnaires, défilés, discours, tracts et grande scène aménagée. La détermination cohabite avec la fatigue de certains campeurs. L’engouement est bien présent et le combat semble sur le point de durer. Du côté des politiques, le premier ministre, que la rue appelle à la démission, ne veut pas lâcher de leste et l’on se demande de quoi seront faits les prochains jours…

Nous apprécions d’avoir partager ce moment de lutte populaire et espérons que ce combat pour la démocratie atteindra son objectif.

De la Place Taksim nous descendons la grande rue piétonne Istiklal Caddesi, qui rejoint le pont de Galata, séparation entre ce quartier et la vieille ville. Au passage, nous montons au sommet de la Tour de Galata, qui offre un point de vue panoramique exceptionnel sur la ville. Tout le charme d’Istanbul s’offre à nous : Bosphore, Corne d’Or, multiples ponts, mosquées magnifiques et toujours une agitation urbaine perpétuelle.

Istanbul est une ville où se mélange les origines et les apparences : les femmes voilées côtoient des femmes aux tenues vestimentaires occidentales, des visages typés asiatiques (steppe d’Asie Centrale) répondent aux traits occidentaux d’autres Stambouliotes. Cette mixité témoigne d’un passé riche et complexe.

Revenus aux abords du pont de Galata – qui sera le point central de notre week-end – nous dégustons les balik ekmek qui sont des sandwichs au poisson, très populaires ici. Des poissons ultra-frais, pêchés ici-même quelques heures avant de finir dans nos estomacs.

L’après-midi ensoleillé est idéal pour découvrir la Corne d’Or en ferry, jusqu’à Eyup, où nous prenons un funiculaire pour atteindre un point de vue nous offrant un panorama spectaculaire sur toute la Corne d’Or.

De retour dans le quartier de Sultanhamet en début de soirée nous investissons un petit café-resto en face de notre hôtel pour fumer le narguilé dans une ambiance détendue.

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